Auteur d’un beau début de course, Alaphillippe a craqué dans la 7e étape de ce Paris-Nice. Si les médias et le public ont voulu y croire il lui reste encore du chemin avant d’être un candidat à la victoire sur un classement général.
Après avoir éclaboussé les premières étapes de Paris-Nice de sa classe jusqu’à récupérer la tunique de leader au terme du contre-la-montre individuel, Julian Alaphilippe a craqué. S’il a lâché une poignée de secondes vendredi dans la bosse finale il a été complètement dépassé le lendemain dans la septième étape et a concédé plus de deux minutes sur Contador, Martin et Sergio Henao, nouveau leader.
Bien sur les médias en avaient fait leur favori, le successeur de Jalabert vingt ans plus tard. Mais le profil même du coureur aurait du les avertir. Remettons donc les choses dans leur contexte, Alaphilippe est un puncheur. Explosif et efficace sur de courtes bosses, il a eu de très bons résultats sur les classiques dont plusieurs podiums en 2016. Spécialiste des courses d’un jour, il est encore limité dans les autres catégories et notamment les courses d’une semaine, qui requièrent d’être à l’avant tous les jours. Peu habitué à cet enchainement d’étapes à fond, la fatigue a fini par arriver lors de l’étape 6 avec des crampes et des jambes moyennes comme il l’a dit lui-même. Puis lors de l’étape 7 avec cette longue ascension de Couillole qui lui a donc été fatale pour la victoire finale. A l’arrivée de cette étape il avoue que cette ascension était trop longue pour lui, comme pour contre balancer les éloges faites toute la semaine.
Ne nous méprenons pas, Alaphilippe est bien un authentique espoir du cyclisme mondial et probablement un futur cador. Mais ses qualités supposées de grimpeur qui devraient lui permettre de gagner Paris-Nice dans le futur sont surévaluées. A ses débuts on disait d’un Peter Sagan aux qualités similaires qu’il pourrait jouer les classement sur une semaine avec un entrainement adapté. Pas de doute qu’il aurait pu, tout comme Alaphillippe peut se laisser tenter. Mais quel intérêt de tenter telle métamorphose puisqu’il risquerait de ne plus peser sur les courses d’un jour, sans garantie de devenir un candidat régulier au maillot jaune.
Découvert en début de semaine par le grand public Julian Alaphillippe s’est toujours montré disponible et souriant avec les médias en plus d’être le plus fort dans les premières étapes. Le puncheur de Quickstep s’est vite imposé comme l’un des favoris de Paris-Nice avant d’être rattrapé par la réalité. Mais avec ses qualités actuelles il n’est pas inconcevable qu’il fasse une carrière similaire à celle de Peter Sagan, le nouveau patron du peloton. Si c’est tout le mal qu’on lui souhaite il est quand même peu probable qu’il l’emporte un jour sur Paris-Nice s’il suit cette voie.
Ce qui compte c'est la victoire 
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